mercredi 2 octobre 2013

Au galop ! Mais ... où sont les boutons ?!

Il est temps maintenant de concrétiser un peu les différents éléments que l'on a pu mettre en place.

Il est en effet bien beau de théoriser sur le galop et la difficulté des trotteurs à apprendre cette allure, mais finalement, je ne vous ai pas appris grand chose de nouveau !

La réflexion que je vais avoir maintenant est purement personnelle, et je ne souhaite pas du tout l'imposer comme la seule "méthode" pour travailler un trotteur, mais c'est ce qui me semble le plus indiqué.

Nous partons tous du constat que oui, le galop, et son apprentissage, restent difficiles.
Source de stress, à la fois psychologique, car associé à un interdit, source de stress, car une fois appris, les trotteurs "chauffent" (plaisir de galoper ? peur de la réprimande ?), et source de stress physique, car qui demande un fonctionnement anatomique aux antipodes de ce qui leur a été appris.

Passons rapidement sur l'apprentissage du galop, et partons du fait que Trottinette galope (promis, je reviendrai ultérieurement sur cet apprentissage, avec exercices et analyse).
De deux temps, nous passons théoriquement à trois, nous sommes souriants et victorieux, nous connaissons cette phase de projection qui donne tant de sensations, mais ...

Oui, il y a un mais. Ce galop dont nous avons tant rêvé ...
- il est le plus souvent fuyant, et tout sauf cadencé
- il est répandu ...
- ... quand il n'est pas à quatre temps
- il peut être aussi défectueux : désuni (plus rare chez le trotteur) ...
- ou pire : apparition de l'aubin (le cheval trotte des antérieurs et galope des postérieurs, nommé aubin du derrière, ou inversement, qui est nommé aubin du devant).

Dans tous les cas, ce n'est pas ce que nous recherchions, et les anti-trotteurs qui sont accoudés au bord de la carrière montrent leurs dents dans un grand sourire faussement sympathique : c'est déjà pas mal ... pour un trotteur.

Non, ce n'est pas "pas mal" !

Et si, pour essayer de remédier à ce constat, obtenu pourtant par de la sueur et du travail (et bien de l'imagination de la part du cavalier, il faut le dire), le propriétaire de trotteur acceptait de ... ne pas essayer de le faire galoper, du moins pas tout de suite.



Je m'explique.

Nous avons vu que le galop n'était pas naturel pour nos chevaux, surtout car ils ne savent pas utiliser leur corps, et soumettre leurs forces naturelles, pour obtenir les exigences physiques demandées par l'allure du galop.

Dans ce cas, pourquoi ne pas, tout simplement, et en premier lieu, apprendre au trotteur à se réconcilier avec toutes les parties de son corps ... sans lui encombrer la tête et l'esprit avec le galop ? Qui inclut implicitement apprentissage corporel et apprentissage de nouvelles aides, totalement étrangères ?

Personnellement (et je surligne ce mot), j'opterai pour un dressage du trotteur ... au trot (et au pas, of course (de trot ahah):

- apprendre à utiliser son dos, à des allures qui ne lui sont pas difficiles
- apprendre à mobiliser son encolure
- apprendre à utiliser ses postérieurs sous la masse ... (engagement)
- ... ce qui a pour conséquence l'apprentissage du travail latéral
- ... et l'apprentissage de l'équilibre sur les postérieurs, qui est aussi inconnu (lié à la fixité de la tête et de l'encolure, dans un équilibre horizontal) ?

Et une fois ces choses acquises au pas et au trot, nous obtenons un cheval qui connait les aides du cavalier classique, qui est habitué à apprendre de nouvelles choses, sans que cela le stresse, qui est musclé dans son corps de façon à pouvoir supporter les mouvements du galop, et qui a compris comment utiliser certaines parties pour pouvoir gérer son corps autrement.

Le galop deviendrait-il ainsi plus simple, moins monstrueux, tant pour le cavalier que sa monture ?
Plus fluide, moins hors de portée ?

Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : le galop ne sera pas pour autant dès le début harmonieux, parfaitement équilibré, ramassé sur les postérieurs et bien décomposé.

Mais le cheval aura des bases de dressage qui lui permettront sans doute d'évoluer plus vite au galop.

Rappelons aussi, au passage, et au risque de vexer des propriétaires de trotteurs : ce ne sont pas des chevaux pour débutants, mais pour cavaliers confirmés, et leur dressage n'est pas un tour de passe-passe (malgré leur gentillesse et leur bonne volonté), mais bien un réel exercice pour des cavaliers qui sont "dans leurs aides", à leur place, et connaisseurs de l'évolution d'un cheval.

Je vous laisse maintenant la parole : avis sur ce qui a été dit, expérience, tout est permis !

Les prochains articles seront consacrés au début du travail, et, selon mon avis, je n'aborderai pas tout de suite les exercices de galop, mais bien ceux "de base", au pas, au trot, et ... à pied !

Trotteusement,




8 commentaires:

  1. Je trouve vos articles très pertinents et pleins de bons sens. C'est un vrai régal de vous lire. Bonne continuation et vivement le prochain article.

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    1. merci beaucoup, cela fait très plaisir de lire de telles choses ! :)

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  2. Je suis complètement d'accord avec cette théorie. Avec un trotteur il faut savoir être patient et ne pas mettre la charrue (le galop) avec les bœufs (trot)^^ Enfin bref. C'est vrai qu'il est tentant d'aller vite et de montrer que oui notre trotteur peut galoper mais il faut penser sur du long terme et se dire que plus on respecte notre loulou dans son intégrité physique et mental, + les bases seront solides et l'évolution réelle ! Trop de personnes brûlent des étapes et je trouve ça fort dommage ! Et n'oublions pas aussi que le pas est une allure similaire au galop dans son fonctionnement et que le fait de travailler cette allure-avoir redresser son cheval au pas par exemple-sera un gros décrassage pour le travail du galop par la suite.

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    1. la similarité du pas et du galop si souvent oubliée ... merci Emelle pour ce rappel :)

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  3. Quel plaisir de lire des paroles sensées et tellement vraies!! Je ne peux qu'être d'accord avec ce que vous dites.
    Je vous apporte mon témoignage qui abonde dans ce sens.
    Après 10ans d'arrêt, j'ai repris l'équitation, en achetant mon trotteur. Ayant perdu mon niveau, et oublié toute notion de rigueur et de patience, j'ai rendu mon cheval rétif. Il avait déjà beaucoup de caractère, et en carrière, il a fini par se lever à la moindre de mes demandes. J'ai très vite réagi, je faisais à l'évidence les choses à l'envers, il était clair qu'il nous fallait de l'aide.
    J'ai trouvé une (super!!! ) prof plutôt axée dressage, qui nous suit depuis maintenant presque 3ans.
    Nous avons tout repris depuis le début, au rythme de mon cheval.. Des séances de 20minutes d'abord, en prenant soin d'arrêter avant que lui ne le décide. Ma prof nous a fait travailler au pas et au trot pendant 1an ( + travail en longe) avant d'envisager de travailler le galop. Il était important aussi que je retrouve une position efficace et de la rigueur dans mes actions.
    Cet été, après 2ans de travail, nous avons validé notre Galop 4 en déroulant une reprise aux 3 allures, entre autres! Nous travaillons désormais le G5.
    L'année que nous avons passé à travailler au pas et trot, et à pied, nous a été plus que bénéfique, elle était nécessaire.
    Pour ce qui est du galop, une fois qu'on s'y est mis, il l'a vite acquis. Ce n'est pas encore parfait, mais il commence à bien s'équilibrer. Nous travaillons sur des barres au sol et de petits obstacles ou cavalettis pour l'améliorer.
    Pour résumer, grâce à ma prof, et à notre travail de patience, mon cheval a pris confiance en lui, il se donne à fond, et les progrès sont rapides. Il prend du plaisir à travailler, et on s'éclate, tout simplement!

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    1. je vous remercie pour votre témoignage et vous félicite pour vos récents progrès ! n'hésitez pas à nous partager ceux à venir, et également les axes de travail de votre enseignant !

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  4. je découvre votre site et en suis ravie.propriétaire d une trotteuse qui a beaucoup courru,j ai lu vos différents post et je retrouve bien ma belette dans les façons d agir !
    je l ai travaillé a pied pendant 1 mois a son arrivée car elle était réputée difficile et trop vive par ses anciens proprios,je lui ai appris le side pull, qu elle adore;cet été,elle m a embarqué sur un grand chemin ou je ne fais que du galop,j ai sauter du cheval car elle ne s arretait pas et la route était au bout (heureusement,une route goudronnée pas trop frequentée)aprés renseignement et questionnements,je n aurai pas du la laisser partir dans son grand trot et sur une route de galop bien connu,elle a été trés genereuse comme tous trotteurs digne de ce nom ! on a repris les exercices en carrière,les balades aux allures plus calme;je ne peux pa sme plaindre d elle car c est une jument formidable avec qui je m entends a merveille,j ai fait de l endurance avec elle,et là elle est impeccable,hyper pro ! pas besoin de toucher aux renes,on se comprend sans ! je l adore cette belette et je dois préciser que je suis moi-meme trés sportive et sans crainte sur son dos,le travail est desfois aussi a faire sur le cavalier pour maitriser une trop grand eexcitation !

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  5. Tous ses commentaires rejoignent ton article donc c'est que du plaisir​ à lire !!! Effectivement avec les trotteurs, il est primordial d'avoir de la patience. Chaque petit pas est une réelle victoire​ pour la suite nous qui sommes proprios de trottous. Le maître mot pour moi est de prendre son temps car on est d'autant plus récompenser ; je trouve personnellement !

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